Portraits

Marie-Céline VERIN, référente de la cellule animation au service des Affaires culturelles de la Ville de Pointe-à-Pitre

Présentez-vous.

 Je m’appelle Marie-Céline VERIN et j’ai 51 ans. Je suis mère d’une jeune fille et je suis originaire et habitante du quartier de Lauricisque, à Pointe-à-Pitre.

J’aime la ville de Pointe-à-Pitre : j’ai eu la chance de pouvoir y évoluer. J’ai vécu tout d’abord dans les petites cases de Lauricisque avant de déménager à la Tour Gabarre et maintenant, je vis à la résidence Bergevin. Je suis véritablement pointoise !

Pouvez-vous nous parler de votre service ainsi que de vos missions au sein de la Ville de Pointe-à-Pitre ?

J’ai commencé à travailler à la ville de Pointe-à-Pitre en 2000 au sein de l’Office Municipale de la Culture. Pendant 8 ans, j’ai coordonné l’ensemble des activités de la ville en matière de culture, en échangeant de manière étroite avec les associations des quartiers.

J’ai intégré le service des Affaires culturelles en 2008 suite à l’obtention du concours d’animateur territorial.

Aujourd’hui, ma force est de pouvoir proposer différents types d’activités à l’ensemble des administrés pointois en matière de culture : je suis pour le renforcement du lien intergénérationnel. Pour moi, l’animation consiste à répondre à un besoin et à valoriser l’humain dans son environnement.

Comment percevez-vous l’évolution dans vos missions au quotidien ?

Ma mission première reste d’amener la culture dans les quartiers et de sensibiliser les publics les plus éloignés à cette thématique.

Nous sentons que le public est de plus en plus demandeur en matière de culture : c’est pour cela qu’il est nécessaire de renforcer le lien entre la Ville et la population.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Pointe-à-Pitre fait partie d’un ensemble et d’une communauté

d’agglomération. Les échanges doivent également être renforcés à cette échelle.

Quelle vision avez-vous pour le Pointe-à-Pitre de demain (d’ici 3 ans ou 5 ans) ?

Je souhaiterais que la ville de Pointe-à-Pitre puisse devenir à nouveau une référence en matière de culture et de brassage d’idées, une véritable ville Lumière !

Il existe de nombreuses compétences qui doivent être mises en avant et je pense que la Municipalité peut les aider à progresser. 

La ville au fil de son histoire...

L’occupation amérindienne

Les Amérindiens ont exploité une grande variété d’espaces géographiques: bandes côtières, mangroves, îlots... Ainsi, les rives du Petit Cul-de-Sac les ont sans doute très tôt attirés en raison de la richesse en poissons et crustacés divers que l’on pouvait y trouver. Leur présence est ainsi attestée sur « l’îlet à Cochons », au large de la ville. Le site se présente sous la forme d’un épandage diffus de céramiques et de coquillages, vestiges alimentaires témoins de l’exploitation du milieu marin et de la culture de petits jardins.

L’ancien Régime

Après 1764, les travaux de comblement des marais permettent le démarrage urbain de Pointe-à-Pitre. Deux juridictions, le tribunal d’Amirauté et la Sénéchaussée, confirment cet envol tandis que les premiers monuments sont construits: une église, un hôpital royal, un tribunal. Lorsqu’éclate la Révolution, la ville entre dans l’histoire. En 1792, après la chute de la royauté, la Guadeloupe refuse de reconnaître le régime républicain instauré en France. Pointe-à-Pitre fut la première ville à se rallier à la Convention et à hisser les couleurs du drapeau tricolore.

Un port florissant

Pointe-à-Pitre est née et s’est développée autour de son port; plan d’eau exceptionnel, passage obligé de tous les navires venant d’Europe, des « vaisseaux du roi » aux grands paquebots de la Compagnie générale transatlantique. Aujourd’hui encore, avec le port de plaisance à la marina, en passant par les chantiers navals du Carénage, les luxueux paquebots de croisière et l’arrivée de la Route du Rhum, Pointe-à-Pitre maintient une longue tradition avec la mer. Plus loin, c’est au petit port de pèche de Lauricisque que se perpétuent les techniques de pêches traditionnelles.

D'une reconstruction à l’autre

Ravagée par un tremblement de terre en février 1843 puis par un incendie en juillet 1871, Pointe-à-Pitre se relève à chaque fois de ses ruines; ces catastrophes favorisant le passage à la modernité. Des matériaux nouveaux sont introduits dans l’architecture : la tôle remplace l’ardoise et la tuile, les structures métalliques font leur apparition. Si le siècle s’achève avec la résorption des problèmes d’insalubrité : arrivée de l’eau puis début du comblement du canal Vatable; le XXe siècle commence avec une nouvelle catastrophe : le cyclone de 1928.

Une ville en mouvement

Si la ville a perdu dans les années 80 une part de son attractivité, qui s’est traduit, notamment, par une baisse de sa population, elle entend bien reconquérir sa place dans la décennie en s’appuyant, notamment, sur une rénovation ambitieuse et un développement touristique lié à son statut de “Ville d’art et d‘histoire” ainsi qu’à l’activité de croisière… Depuis plusieurs années, la rénovation urbaine de certains quartiers est en marche. Centre des arts, Place du marché central... Plusieurs lieux emblématiques de la ville sont aujourd’hui en chantier. D’autres, tel que l’ancien cinéma “La Renaissance”, le seront bientôt. Ce son autant de symboles forts de la rénovation de grande envergure engagée à Pointe-à-Pitre.

Visiter Pointe-à-Pitre

Ville d’art et d’histoire depuis 2003, le service des affaires culturelles et du patrimoine propose toute l’année des visites guidées en compagnie de guides-conférenciers agrées.

Les places de Pointe-à-Pitre

Laissez-vous guider au cœur de la ville ancienne, découvrez les places de Pointe-à-Pitre et les précieux indices sur l’évolution urbaine de la ville depuis le XVIIIe siècle. En marge des places et des grands monuments, les rues et les personnages (Frébault, Éboué, Gourbeyre…) nous en disent long et évoquent l’essor de la ville. A travers les places, c’est un voyage passionnant dans l’histoire de Pointe-à-Pitre qui vous est proposé.

Architecture du XXe siècle : le quartier de l’Assainissement

Initiez-vous à la lecture de l’architecture et de l’urbanisme contemporain dans le quartier de l’Assainissement où les rues, les équipements et les m0numents témoignent de « l’assainissement» de la ville au XXe siècle. Pas à pas découvrez les étapes de la Rénovation urbaine, les modes, les styles et les techniques de cette architecture fortement marquée par l’empreinte d’architectes reconnus. Au fil de la visite, le guide vous donne les clefs de compréhension cette architecture nouvelle et son principal matériau, le béton.

Murs... Murs... Les secrets du cimetière

Le cimetière de Pointe-à-Pitre recèle de trésors dont une architecture funéraire aux influences multiples : néoclassique, baroque... Découvrez l’histoire de la ville à travers quelques monuments funéraires relatant des événements locaux ou représentant des personnages illustres.

La ville des bords de quais

Ce parcours, du quai Layrle au quai Lefebvre, nous invite à la découverte de la Darse, du plan d’eau et des quais, du quartier autrefois marchand et commercial qui vivait au rythme de l’activité portuaire. Dans cette partie de la ville ont également été édifiés, au XIXe siècle, quelques-uns des plus beaux exemples d’architecture publique et militaire mais aussi les demeures « bourgeoises » les plus importantes.

La maison traditionnelle pointoise : évolution et formes

La ville de Pointe-à-Pitre possède un riche patrimoine architectural civil, des cases, des maisons bourgeoises, des demeures en série dont les plus anciennes remontent à la fin du XIXe siècle. Les maisons témoignent de multiples usages : commercial ou résidentiel et se déclinent en plusieurs types. Elles témoignent en outre des multiples catastrophes qui ont jalonnés l’histoire de la ville (tremblement de terre de 1843, incendies de 1871 et 1899). Ce circuit vous invite à la découverte de la maison pointoise et de ses caractéristiques : matériaux, mise en œuvre, décor…

Le label Villes et Pays d’art et d’histoire

Le label Ville et Pays d’art et d’histoire a été créé dans les années 1980 dans un contexte de renouvellement des politiques patrimoniales.Il est attribué par le ministère de la Culture et de la Communication aux collectivités locales engagées dans la valorisation de leur patrimoine entendue dans une accepti0n large (patrimoine urbain, architectural, paysager, mémoire…), le label venant récompenser les efforts déjà menés par ces collectivités. Deux labels existent : Ville ou Pays d’art et d’histoire. Mais dans les deux cas, les engagements sont les mêmes. Ainsi, les objectifs de la convention sont de sensibiliser les habitants à leur cadre de vie et inciter à un tourisme culturel de qualité, d’initier le jeune public à l’architecture, au patrimoine et de présenter la ville ou le pays dans un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (le CIAP).

La ville de Pointe-à-Pitre a été labellisée en 2003.

Le musée Saint-John Perse

Classée monument historique en 1979, la maison Souques-Pagès, ancienne demeure des directeurs de l’usine Darboussier, abrite depuis 1987 le musée municipal Saint-John Perse. Ce bâtiment à ossature métallique, entouré d’un jardin d’agrément se caractérise par son décor luxueux. À l’intérieur, le visiteur pénètre dans un intérieur créole

bourgeois avec la reconstitution d’un salon. On y découvre des objets anciens, des costumes du XIXe s. et des meubles guadeloupéens. À l’étage, où anciennement se trouvaient les chambres à coucher, l’espace a été décloisonné pour faire place à une vaste salle où sont présentées des expositions temporaires.